Jean-Louis Pouillès, Les enveloppes, 2020 (recherche en cours, 2’42).
Une voix nous parle. Une voix de jeune adulte, avec parfois des hésitations et des dégoûts d’enfant. Elle énumère les qualités de ce qu’on appelle « une enveloppe » : couvrir, habiller, s’adapter à une forme, etc. « Il suffit d’observer. » Au gré de ses variations poétiques, cette voix aboutit quelquefois à des paradoxes qui questionnent notre perception du monde physique : le ciel enveloppe les nuages, la mer enveloppe notre planète…
Dans cette courte vidéo destinée aux enfants dans un cadre médico-psychologique, le réalisateur conjugue avec malice doutes métaphysiques et feinte innocence des verts paradis. Chaque plan est l’occasion d’un émerveillement renouvelé, sur un chemin habilement contrasté, qui va du doux au piquant, du sec au gluant et du jour à la nuit. On pense parfois aux films libres d’Alain Cavalier ou aux derniers Jean-Daniel Pollet, dans leur attention aiguë à la texture du monde.
Etudiant en design, Jean-Louis Pouillès a proposé Les enveloppes dans le cadre du projet Hop’ (design et santé) de l’ENSA Limoges et des Arts Déco de Paris, projet « sensible » qui s’inscrit dans « l’amélioration du secteur public » et vise « une action directe possible sur la vie des patients ».
L’enveloppe psychique est un concept déterminant, entre autres, pour la pédopsychiatrie.